22 novembre 2006

Anecdote sur l'importance de Beida pour les chinois

Il y a déjà quelques semaines j'ai eu la chance de participer à trois entretiens de recrutement d'étudiants chinois qui souhaiteraient aller étudier dans mon école en France.

J'ai envie partager avec vous une anecdote surprenante:

Au cour d'un entretien, nous rappelons à une de nos jeunes candidates qu'elle pourra faire un échange universitaire dans le cadre de notre école. Nous lui demandons bien naturellement où elle souhaiterait aller...

Sa réponse: "j'aimerais vraiment aller à Beijing Daxue" (université de Pékin!)!!! Une chinoise qui postule pour des études en France et souhaite faire un échange universitaire avec son propre pays... c'est plutôt inattendu comme réponse!

L'explication est simple: Beida est considérée comme la meilleure université de Chine - et même d'Asie selon certains. Les jeunes chinois qui terminent leur lyçée travaillent d'arrache pied pour déccrocher une place dans cette université réputée. Le concours a lieu tout les ans en janvier/février et il n'est pas rare que les étudiants s'y reprennent à deux fois. Seulement les places sont très chères en particuliers pour les étudiants des autres provinces de Chine, pour lesquels très peu de places sont ouvertes par rapport aux pékinois.

Notre candidate, "provinciale", n'avait pas eu la chance de faire Beida... Avoir la possibilité de faire un échange dans l'université pékinoise grâce à une autre école serait une sorte de Salut pour elle. La possibilité de mettre le mot magique sur son CV pour trouver plus facilement du travail...

D'autres étudiants trouvent d'autres astuces: apprendre une langue étrangère comme l'allemand ou le français leur permet de rentrer par une petite porte de l'université (examen d'entrée plus facile apparemment) et leur offre la possibilité de partir à l'étranger étudier ce qui est très valorisé en Chine aujourd'hui.

Je comprends mieux pourquoi mon collocataire de 22 ans reste confiné 7 jours sur 7, 24 heures sur 24 dans sa chambre: il prépare le fameux concours pour entrer dans le département d'étude des relations internationales... un des plus difficiles...

1 Commentaires:

At 6:55 AM, Blogger Cyriel a dit ...

Ca alors!

C'est très pervers comme système! C'est comme si nous, pour entrer à l'ESSEC on postulait à Pétaouchnok dans l'optique de faire un stage par la suite... ça paraît assez fou comme raisonnement.

A la réflexion, c'est très chinois en fait...

Quand on dit qu'un Chinois contourne toujours l'obstacle pour mieux arriver à ses fins... c'est un superbe exemple.

 

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